Le Chauffage au bois
Historique
Le bois est l’une des sources d’énergie les plus anciennement utilisées par l’humanité. Depuis la préhistoire jusqu’à une époque relativement récente, le bois fut la seule source d’énergie possible pour le chauffage et pour la cuisson des aliments. Au Moyen Âge puis à l’époque moderne, c’est le bois qui permit le développement de certaines industries gourmandes en énergie et qui nécessitaient des températures élevées, comme la sidérurgie et la verrerie. À cet effet, le bois était transformé en charbon de bois par des artisans spécialisés, les charbonniers. Ce métier a quasiment disparu au XIXe siècle avec l’apparition et le développement spectaculaire de l’extraction du charbon de terre. Le bois eut aussi une période d’intérêt particulier pendant la Seconde Guerre mondiale pour alimenter les véhicules à gazogène Aujourd’hui le bois énergie suscite un regain d’intérêt en raison du prix grandissant des énergies fossiles, de sa disponibilité et de ses vertus écologiques.
Les applications du bois énergie
Les différentes applications du bois énergie se caractérisent par leur rendement. Les dernières générations de matériel permettent des rendements en énergie très élevés (supérieurs à 90%)
- Les applications les plus intéressantes sont les réseaux de chaleur en cogénération avec de l’électricité le plus souvent.
- le chauffage au bois sous forme de bûches connait toujours un certain succès, notamment en habitat pavillonnaire et malgré ses contraintes pratiques, car outre les aspects économiques et écologiques, il apporte un caractère chaleureux que n’ont pas les modes de chauffage modernes.
- Les chaufferies collectives au bois utilisant des déchets de scierie (sciure, chutes de bois) ou des plaquettes de bois issues de l’exploitation forestière se développent fortement.
- En chaudière individuelle, de par les difficultés d’approvisionnement et de stockage le développement est plus lent mais la filière commence à se structurer. L’utilisation de plaquettes forestières ou de granulés de bois (aussi nommés pellets) dans des chaudières automatisées en remplacement du fioul apparait prometteur, et est courant en Suède et en Autriche.
- On peut comparer les différents rendements de types de chauffage au bois :
- Insert ou cheminée ouverte : rendement 10 à 15%
- Insert fermé par une vitre : 30 à 40%
- Poêle à bois moderne (à combustion secondaire) : 70%
- Chaudière de cheminée : 85 à 95%
- Chaudières à bois : 85 à 95%
- Chaudières à granulés de bois(Pellet): 95%
- Réseaux de chaleur : 95%
Environnement
Selon les experts en santé environnementale, dans plusieurs régions du monde, le chauffage au bois résidentiel est une source importante de pollution atmosphérique. Souvent considéré comme “écologique” ou “naturel”, le chauffage au bois résidentiel peut dans certains cas être extrêmement nuisible à la santé.
Parmi la liste des substances émises lors de la combustion du bois, on note : des particules fines (dont les PM2,5 qui pénètrent profondément dans le système respiratoire), le monoxyde de carbone (CO), les oxydes d’azote (NOx), les composés organiques volatils (COV), l’acroléine, le formaldéhyde, des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), des dioxines et des Furanes. Dépendant des sensibilités et des niveaux d’exposition, la fumée de combustion du bois peut causer des maux de tête, de la nausée, l’irritation des yeux et du système respiratoire, une aggravation des maladies cardiorespiratoires et une mortalité plus hâtive. Certains composés émis sont également des substances potentiellement ou avérées mutagènes et cancérigènes (benzène et HAP, par exemple).
On note les éléments suivants qui influenceront grandement la quantité de pollution engendrée par ce mode de chauffage :
- la densité de la population,
- les conditions climatiques,
- la topographie,
- la qualité des appareils de combustion,
- les essences de bois utilisées,
- et les techniques de combustion utilisés.
Cependant, un des avantages du bois comme source d’énergie est que son bilan carbone est neutre (lorsque l’on ne tient pas compte de la quantité de CO2 produit par les équipements à énergie fossile utilisés pour la coupe, le débitage et le transport de la ressource). Le CO2 libéré pendant la combustion d’un arbre a été capturé par celui-ci lors de sa croissance. Dans la mesure où l’on ne prélève pas plus de bois qu’il n’en pousse, la combustion du bois a donc moins d’impact sur le dioxyde de carbone émis si les forêts sont bien gérées. De plus, la décomposition du bois au sol aurait de toute façon libéré une quantité équivalente de CO2, sans en récupérer l’énergie.
La Gestion des forêts
L’exploitation traditionnelle des forêts pour la production du bois de chauffage a conduit à une forme de conduite des forêts, le taillis, qui permettait de produire en quantité des bois de petit diamètre. La conversion en futaie de nombreuses forêts pour la production de bois d’œuvre permet toutefois une production de petit bois de chauffage lors des premières éclaircies.
Le déchiquetage des rémanents d’exploitation (branchages et petits bois) qui n’étaient jusqu’alors pas valorisés sous formes de plaquettes forestières est une technique prometteuse pour l’approvisionnement.
La production de bois énergie permet ainsi de dynamiser la gestion forestière et la récolte de bois d’œuvre en rentabilisant les premières éclaircies. La montée en puissance du bois énergie pose néanmoins le problème d’une concurrence avec les filières d’approvisionnement en bois de trituration.
(source : http://energie.bois.free.fr/)